Littérature française du XIXe siècle
CONTEXTE HISTORIQUE
Ce siècle des Révolutions (Restauration –
Révolution de juillet 1830 et de 1848 – Commune de Paris en 1871) voit se
succéder des systèmes politiques différents (Premier Empire - monarchie
d'Ancien Régime restaurée – monarchie constitutionnelle – éphémère IIe
République - Second Empire – IIIe République) qui cherchent à répondre (ou à
s'opposer) aux aspirations démocratiques nouvelles et aux transformations
économiques qui s'accélèrent avec l'industrialisation, la colonisation et les
conflits entre les puissances européennes.
Les changements de société2 sont
extrêmement importants tout au long du siècle avec par exemple l'instruction
publique qui finit par devenir générale et qui, accompagnée par de remarquables
progrès scientifiques et techniques, participe à l'évolution des mentalités.
L'aristocratie et l'Église perdent peu à peu leurs positions de force et une
société laïque s'installe à la fin du siècle, marquée aussi par le poids
croissant de la bourgeoisie et de la classe ouvrière qui s'affrontent. La
République s'impose finalement à tous et vote des lois sociales tout en
organisant les conquêtes coloniales et en préparant la revanche contre
l'Allemagne. Les auteurs rendent compte de ces transformations dans leurs
œuvres et pour une part d'entre eux s'engagent dans les camps politiques,
progressistes (comme Lamartine, Hugo ou Zola) ou parfois réactionnaires comme
Maurice Barrès, ou Léon Daudet (Le Stupide xixe siècle). Ils se rejoignent
cependant souvent pour exalter la figure de l'artiste libre contre le bourgeois
vulgaire et matérialiste, en créant le mythe de l'artiste bohème et rejeté
qu'illustre notamment la figure du peintre ou du poète maudit. Alors que la
grande majorité des écrivains du xviie siècle étaient des courtisans à la
recherche de mécènes et de protecteurs, ce siècle est emblématique d'une
nouvelle éthique de vérité (contre la morale religieuse sous la Restauration ou
la morale bourgeoise qui prévaut sous le second Empire) de l'écrivain, exprimée
à l'origine par Voltaire3, consistant en son autonomisation progressive par
rapport aux pouvoirs (politiques, religieux). Cette éthique se construit dans
le cadre de la lutte pour la liberté d'expression et l'avènement d'un régime de
liberté de presse avec en corollaire une responsabilité accrue de ces écrivains
dont les pouvoirs veulent désormais qu'ils répondent de leurs œuvres : ce
siècle est marqué par des procès littéraires et des emprisonnements dont
l'écrivain (comme Flaubert, Paul-Louis Courier, Pierre-Jean de Béranger) en
fait un titre de gloire4.
Dans le domaine des arts, en France, à
côté d'un néo-classicisme officiel et académique (allant parfois jusqu'à l'art
pompier), on retrouve les grands courants esthétiques du siècle comme le
romantisme avec Delacroix ou Berlioz et, plus tard, le réalisme avec Courbet
et, à la même période, en musique Gounod et Bizet. Dans les dernières années du
Second Empire s'impose peu à peu l'Impressionnisme auquel on peut rattacher
Manet, Monet ou Renoir, pour ne citer que les plus grands. La fin du siècle est
plus diverse avec des mouvements comme le pointillisme ou le groupe des Nabis
et des personnalités comme Cézanne, Gauguin ou Van Gogh, ou du sculpteur Rodin,
alors que Gabriel Fauré, Camille Saint-Saëns et Claude Debussy dominent la
composition musicale française.
Pour avoir un panorama littéraire du
siècle précédent on se reportera à Littérature française du XVIIIe siècle.
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