Gustave Flaubert : Biographie
Gustave
Flaubert est né le 12 décembre 1821, dans l’appartement de fonction de son
père, chirurgien-chef à l’Hôtel-Dieu de Rouen, Achille-Cléophas Flaubert, dont
la renommée parvient jusqu’à Paris. Il entre en 1832 au collège royal de Rouen
où il rencontre Louis Bouilhet qui, contrairement à lui, est un élève appliqué.
Gustave est un enfant du siècle, traînant la mélancolie romantique d’un René,
le héros de Chateaubriand. Au lycée, entre 1837 et 1839, Flaubert publie dans
la revue littéraire rouennaise Colibri de nombreux textes, dont un court récit,
Bibliomanie. Le titre de cette œuvre de jeunesse en dit long sur les centres
d’intérêt du lycéen exalté, qui écrit des contes fantastiques, des confidences
autobiographiques et un roman « métaphysique et à apparitions », Smarth. En
1840, il obtient tout juste le baccalauréat qu’il a passé seul, après avoir été
renvoyé l’année précédente pour indiscipline. C’est sans conviction qu’il
débute des études de droit à Paris. Il est reçu à l’examen de première année en
1842, mais échoue à celui de deuxième année. Le droit ne le passionne guère. Il
préfère fréquenter les milieux littéraires et artistiques. Visiteur assidu de
l’atelier du sculpteur James Pradier, il y rencontre Victor Hugo. En mars 1843,
il fait la connaissance de Maxime Du Camp, qui se destine à une carrière
d’homme de lettres. La même année, Flaubert entreprend la rédaction de
L’Éducation sentimentale, une première version qui dormira dans ses tiroirs.
Victime
en janvier 1844 d’une crise nerveuse d’une extrême violence, la première d’une
longue série, Flaubert raconte s’être « senti emporté par un torrent de flammes
». Toujours à la merci d’une rechute, il abandonne ses études de droit et
s’installe définitivement à Canteleu, au hameau de Croisset, près de Rouen. Ses
parents y ont acheté une vaste demeure, au bord de la Seine. Là, il se consacre
au « culte fanatique de l’art », l’unique consolation à « la triste
plaisanterie de l’existence ». Caroline, sa petite sœur chérie, vient d’épouser
Émile Hamard. Il accompagne les jeunes mariés lors de leur voyage de noces, qui
les mène en Italie. En 1846, la mort lui arrache son père, puis sa sœur qui
venait de donner la vie à une petite fille. Il recueille sa mère et sa jeune
nièce à Croisset, qu’il ne quitte que très rarement. La même année, à
l’occasion d’un de ses séjours à Paris, il rencontre dans l’atelier de son ami
Pradier une dénommée Louise Colet, femme de lettres en vogue qui a épousé un
musicien sans grand génie, Hyppolite Colet. Elle tient un salon fréquenté par
des écrivains en vue, dont elle goûte particulièrement les attraits. Victor
Cousin, Alfred de Vigny, Alfred de Musset et Abel Villemain seront ses amants,
si bien que d’aucuns attribueront plus à ses charmes qu’à son mérite le prix de
l’Académie française qu’elle obtiendra à quatre reprises. Sa liaison avec
Flaubert sera orageuse. Après une première rupture en 1848, ils se réconcilient
trois ans plus tard pour se séparer définitivement en 1855. Durant tout ce
temps, ils ne cesseront de correspondre. Plus qu’une maîtresse, Louise Colet a
été pour Flaubert une muse à laquelle il s’est ouvert de ses affres de
créateur. Dans les centaines de lettres qu’ils se sont écrites, des poèmes
entiers sont décortiqués ligne à ligne, des théories littéraires sont exposées
et défendues. Enfin, Flaubert y évoque longuement ses œuvres en gestation,
notamment Madame Bovary.
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