miércoles, 18 de noviembre de 2015
La présence de Flaubert dans Madame Bovary
La
présence de Flaubert dans Madame Bovary
Le
principe de l’impersonnalité dans l’art
Chez
Flaubert, « l’homme et l’œuvre » ne font qu’un. La Correspondance, ainsi que
ces ouvrages de Flaubert qui ont trait à la vie contemporaine, est dominée par
trois thèmes essentiels : la haine des valeurs bourgeoises, le culte de l’art
et la doctrine d’impersonnalité. Tous les trois se reflètent dans Madame Bovary
et s’expriment avec une force particulière dans les lettres de Flaubert qui
accompagnent et éclairent la composition du roman. La question qui sera
examinée dans cet article concerne la notion flaubertienne de l’impersonnalité
artistique par rapport à la réalité qu’est Madame Bovary.
Deux
affirmations qui figurent dans la Correspondance aux deux extrémités de la
période où il fut pris par la rédaction de Madame Bovary permettent de saisir
ce que Flaubert entendait par l’impersonnalité dans une œuvre d’art. En
décembre 1852, quelque quinze mois après l’inauguration de ses travaux,
Flaubert fit part à Louise Colet de sa conviction que « l’auteur, dans son
œuvre, doit être, comme Dieu dans l’univers, présent partout et visible nulle
part » (1). En mars 1857, à la suite du procès et de l’acquittement et juste
avant la publication en volume du roman, Flaubert parla directement de Madame
Bovary dans une lettre adressée à Mlle Leroyer de Chantepie. « Madame Bovary,
lui avouait Flaubert, n’a rien de vrai. C’est une histoire totalement inventée
». Puis il ajoutait en des termes désormais familiers : « Je n’y ai rien mis ni
de mes sentiments ni de mon existence. L’illusion (s’il y en a une) vient, au
contraire, de l’impersonnalité de l’œuvre. C’est un de mes principes qu’il ne
faut pas s’écrire. L’artiste doit être dans son œuvre comme Dieu dans la
création, invisible et tout-puissant ; qu’on le sente partout, mais qu’on ne le
voie pas » (2).
Flaubert
était donc bien persuadé que Madame Bovary justifiait le culte qu’il vouait au
principe de l’impersonnalité. En contestant cette conception, on cherchera à
démontrer que la base qu’elle fournit au système esthétique flaubertien est
minée par la réalisation créatrice de Madame Bovary.
Dans
cet autre chef-d’œuvre, la Correspondance, Flaubert ne fait aucun effort pour
cacher sa personnalité. En repérant les traits dominants de sa personnalité
telle qu’elle s’affirme dans la Correspondance et en les confrontant avec le
témoignage de Madame Bovary, on tâchera de reconstruire le portrait de Flaubert
malgré lui qui se dessine au cours du roman.
martes, 17 de noviembre de 2015
Madame Bovary, c’est moi.
Madame Bovary, c’est moi.
C’est
assurément la citation la plus célèbre de Flaubert : « Madame Bovary, c’est
moi. »
Or,
cette phrase, Flaubert ne l’a jamais écrite.
Du
moins, on ne la trouve dans aucun de ses textes actuellement connus, ni dans
une lettre, ni dans un carnet de notes ni dans le dossier de genèse de Madame
Bovary.
Flaubert
aurait dit cette phrase. Une parole prononcée est invérifiable. On lui
accorderait quelque crédit si elle émanait de témoins fiables, par exemple
Louise Colet dans ses Mementos, Maupassant, Zola, ou même Du Camp, toujours un
peu suspect aux yeux des flaubertiens, ou encore les frères Goncourt,
considérés comme médisants, mais crédibles quand ils rapportent des discours de
Flaubert.
Si
l’énoncé « Madame Bovary, c’est moi » est à ce point sujet à suspicion
légitime, c’est d’abord en raison de la chaîne de transmission. Deux
intermédiaires, dont une personne inconnue, se sont relayées entre Flaubert et
celui qui consigne cette phrase par écrit, René Descharmes, dans sa thèse
Flaubert. Sa vie, son caractère et ses idées avant 1857, parue chez Ferroud en
1909. En voici le texte :
« Une
personne qui a connu très intimement Mlle Amélie Bosquet, la correspondante de
Flaubert, me racontait dernièrement que Mlle Bosquet ayant demandé au romancier
d’où il avait tiré le personnage de Mme Bovary, il aurait répondu très
nettement, et plusieurs fois répété : « Mme Bovary, c’est moi ! — D’après moi »
(p. 103).
La
personne qui a servi de maillon intermédiaire entre Amélie Bosquet et René
Descharmes n’est pas nommée. Descharmes préserve son anonymat parce qu’elle est
encore en vie et qu’elle entretenait des relations « intimes » avec la
correspondante de Flaubert. Une note manuscrite de Descharmes, conservée à la
Bibliothèque nationale de France, donne l’identité de cette personne : il
s’agit de M. E. de Launay qui habitait au 31 rue Bellechasse à Paris (BnF,
N.A.F., 23.839, f° 342). De ce M. de Launay, on ne sait rien. Mais cette note
d’identification prouve que Descharmes n’a pas inventé la citation. Si elle
était sortie de son imagination, il n’aurait pas éprouvé le besoin de noter par
écrit le nom d’un informateur. Par ailleurs, il aurait donné à la citation
inventée une place éminente dans sa thèse, alors qu’il se contente de la citer
en note, montrant ainsi qu’il n’accorde à ce témoignage qu’une importance
secondaire. En bon universitaire sérieux, il ne la commente pas, se gardant de
fonder aucune interprétation sur une base dont il ne cache pas la fragilité.
Outre
le peu de notoriété des témoins, un autre facteur rend fragile la transmission
: la durée qui s’est écoulée entre le moment où Flaubert aurait dit cette
phrase et la date à laquelle Descharmes la recueille. « Me racontait
dernièrement », écrit Descharmes en 1909. Amélie Bosquet est décédée en 1904.
Flaubert et elle se sont connus en 1859, et ils se sont brouillés dix ans plus
tard, après la publication de L’Éducation sentimentale. René Descharmes
rapporte donc un souvenir vieux d’au moins quarante ans.
La
postérité n’a retenu que la première partie de la citation, en négligeant la
suite : « D’après moi ». Cette locution peut avoir plusieurs sens : selon moi
ou à mon avis ; en me prenant pour modèle (comme dans l’expression d’après
nature), ou encore « librement inspiré de », par exemple lorsqu’un adaptateur
prend ses distances avec la lettre d’un texte en prévenant le lecteur ou le
spectateur : œuvre d’après tel auteur.
Même
si on ne tient pas compte de cette précaution oratoire qui introduit une marge
d’incertitude dans l’identification entre l’auteur et le personnage, la
déclaration de Flaubert ne s’accorde pas avec ce qu’il dit de son roman et de
son personnage éponyme dans ses lettres.
Analyse des personnages
Léon
Dupuis (premier amant platonique) a été élevé par des femmes, mère veuve,
tantes, etc. Il a fait de vagues études littéraires, puis un peu de droit,
entre-temps un peu de musique. Il est faible, mou, paresseux et se croit rêveur
par suite de ses lectures. Il vit dans l’attente d’un séjour de deux ans à
Paris, qu’il considère à l’avance comme le seul temps délicieux de sa vie. Il a
de petites passions très légères et superficielles qui ne sont guère que des
appétits, et peu impérieux, de jeunesse. Par-dessous une grande prudence de
paysan, dégrossi seulement depuis deux générations. Il est destiné aux
grisettes de la rive gauche, aux amours facilement rompues et peu coûteuses, et
ensuite au mariage avec une demi-paysanne ayant du bien. S’il rencontre une
femme passionnée qui s’éprenne de lui, il faudra qu’elle fasse sa conquête ;
car sa prudence prend dans le monde la forme de la timidité, et il a une
terreur vague des grandes passions qui mettent beaucoup de tumulte dans la vie,
trop faible du reste pour ne pas se laisser aller, et comme trainer à la
remorque par une passion de ce genre qui aura cru trouver en lui son objet.
George Sand a rencontré dans sa vie beaucoup d’hommes de cette espèce, et les a
peints très souvent, en les poétisant à sa manière. Flaubert peint celui-ci
sobrement, nettement, sans auréole, même pâle. Il est la platitude même avec
quelque élégance physique. Il sera un notaire exact, timide, assez circonspect
et obséquieux. Il ne racontera jamais sa belle aventure de jeunesse, ayant peu
de vanité, aimant à oublier cette histoire comme une affaire où il y eut des
tracas et finissant par l’oublier en effet.
Rodolphe
Boulanger (second amant) est le même homme, mais vigoureux, sanguin et
entreprenant, ce qui ne veut pas dire audacieux. C’est un paysan ; il a été
élevé sur sa terre de la Huchette, courant, chassant, buvant l’air, fouettant
ses chiens, fouettant ses chevaux, pinçant les filles, tapant sur l’épaule des
fermiers. Il est avare et prudent, comme tous les paysans. Il a un peu de
vanité, l’amour-propre du bel homme haut et fort. Il fait rouler ses épaules.
Il aime porter des bagues, des chaînes de montre éclatantes et des épingles de
cravate qui se voient de loin. Il a eu des maîtresses à la ville, point dans
les châteaux du voisinage, parce que cela est dangereux et assujettissant. Il
trouve Emma de son goût, surtout commode, avec un mari assurément aveugle et
toujours absent. Rien à craindre, même dans l’avenir. On peut s’embarquer. Cela
peut durer dix ans et cesser par relâchement progressif. L’affaire est bonne.
Il n’a pas prévu le coup de tête d’Emma, voulant briser toutes ses attaches et
s’enfuir avec lui. Aucune femme mariée du voisinage ne lui a donné l’idée qu’on
put agir ainsi. Il n’y songe pas, parce qu’il ne peut pas y songer. S’il y
pensait, il ne tenterait probablement pas l’aventure. N’y pensant pas, il donne
l’assaut, sans excitation intérieure, très calme au fond, et, par conséquent,
pouvant être très chaleureux dans la déclamation banale de ses déclarations et
de ses instances. Après la rupture il se sentira surtout soulagé et délivré ;
il reverra Emma sans trouble, sans pitié aussi, dans sa conviction secrète que
c’est elle qui lui doit de la gratitude, sans animosité, non plus, mais avec un
peu d’humeur à voir reparaître sous sa forme désobligeante une affaire que l’on
croyait enterrée. Il ne se mariera pas, ou très tard, aux rhumatismes. Il est
né vieux garçon jouisseur. Il fera des allusions assez fréquentes à son
aventure, parce qu’elle flatte sa vanité.
Le
père Rouault (le père d’Emma Bovary) est le père des personnages précédents. Du
paysan proprement dit au bourgeois fils de paysans, il est la seconde
génération, la génération intermédiaire. C’est le paysan riche, aimant ses
aises, aimant la bonne chère et les petits verres, avare encore, mais déjà
moins, plus capable de réussir par bonnes affaires que par vigilance, épargne
et labeur continus, madré et retors, homme des foires et marchés et y faisant de
bons coups de commerce. S’il avait un fils paresseux, ce serait Rodolphe ou
Lucien. S’il avait un fils actif, ce serait Lheureux ou le notaire Guillaumin.
Il est bon encore, a quelques sentiments louables, et ce sont les sentiments de
famille. Il a aimé sa femme et pleure à se souvenir du temps où il l’avait et
du temps où il l’a perdue. Il aime sa fille, très fort, et sa rude douleur est
violente et profonde quand il la perd. Il regarde son souvenir comme sacré : «
Bovary, quoique ça, vous recevrez toujours votre dinde. » Trait comique, qui
est touchant. Le paysan qui fait un cadeau à son gendre devenu veuf, a un coin
du cœur très délicat. Il a l’idée que la mort ne détruit pas un lien, mais le
consacre. Quelques plaintes : on est mal servi et l’on est seul. On sait que
les affaires des enfants vont bien, on s’est informé et l’on a su qu’il y avait
deux animaux dans l’écurie. On voudrait bien connaître la fillette, qu’on n’a
pas vue encore. On a fait planter un prunier à son intention, pour lui faire
des compotes et personne autre qu’elle n’aura rien de ce qu’il donnera. C’est
tout ; c’est une merveille de vérité et de style approprié à la personne qui
parle. Le père Rouault, avec ses travers, est le personnage sensé, honnête,
droit et bon de toute cette histoire. Il fait honte, sans y songer, à tous ces
demi-bourgeois qui sortent de lui. Il fait qu’on se dit que les bourgeois sont
des paysans dégradés. Sauf exception, et ce sont ces exceptions qui produisent
l’élite en deux ou trois générations, c’est un peu la vérité.
L’abbé
Bournisien est encore bien attrapé. Borné, vulgaire, dévoué, sans intelligence,
épais, carré et lourd ; on sent qu’il est un fils de paysan entré dans les
ordres sans savoir même ce que c’est qu’une pensée, et qui fait son métier
depuis trente ans, fidèlement, consciencieusement, laborieusement, comme un
métier manuel. Tout ce qui est d’ordre spirituel dans ses propos est leçon
apprise et mal récitée, parce qu’on commence à ne plus la savoir. Le maniement
d’une âme, même peu compliquée, lui est chose complètement inconnue, où il
n’est même pas gauche, mais devant quoi il s’arrête comme hébété, écarquillant
les yeux, et en une par faite incapacité de commencer même à comprendre. Lui
non plus n’est pas un type. Il est un homme qu’on a vu, et, simplement, à qui
quelques autres ressemblent. Il inspire des réflexions qui sont justes et qui
sont utiles. On se dit qu’il ne faut pas tout à fait croire qu’un bon naturel
et une profonde honnêteté suffisent comme vocation de professeur de morale, qu’un
certain degré d’intelligence y est nécessaire, et qu’un moraliste un peu rude,
point raffiné, dur même et de rigoureuse décision sacerdotale, mais qui
comprendrait au moins sommairement les états d’âme, serait nécessaire même à
Yonville. L’abbé Bournisien est une des pensées du livre. Il y circule comme un
personnage absolument inutile, pour que l’on fasse cette réflexion que ce qui
manque à toutes ces petites gens de petite ville, c’est d’abord le sens commun
et un peu le sens moral, mais ensuite un homme qui saurait les y rappeler, leur
en communiquer un peu, au moins leur en donner l’idée par l’influence d’une
supériorité, non seulement morale, mais intellectuelle. Et cela n’est pas une
attaque, comme on l’a cru, c’est un avertissement, et il n’y a aucune raison
pour qu’on ne puisse pas le considérer comme tel.
Homais,
le pharmacien, est un prodige de vérité. Autant qu’Emma, il est né immortel. Il
représente la bêtise vaniteuse du petit bourgeois français. Bêtise développée
par une demi-instruction et cultivée par la vanité. Vanité développée par le
sentiment toujours présent d’une légère supériorité d’éducation sur les
personnes environnantes. Son trait essentiel est la certitude, il est toujours
certain. Il est toujours affirmatif. Il ne doute d’aucune idée qui lui vient.
Il l’admire toujours et est frappé de ce qu’elle contient de juste, de
pratique, de salutaire et de distingué. Par suite il est agressif sans
méchanceté. Il n’est pas méchant du tout, serviable même, obligeant, multiplie
en menus services rendus, à quoi sa vanité trouve son compte, son importance
s’en accroissant. Il a le sentiment des devoirs que sa supériorité
intellectuelle lui impose à l’égard des êtres intérieurs, et ne se dissimule
pas que le sort de la petite vile qu’il habite roule sur lui. Mais il est
agressif par suite de son amour-propre qui est froissé par les résistances ou
par l’idée de la résistance. Le fait de ne pas penser comme lui ou de ne pas
entièrement se laisser diriger par lui, l’offense et le blesse profondément, et
il s’irrite alors contre l’obstacle, même inerte. « Préjugé, routine, torpeur,
bêtise enracinée et indéracinable ! » Il y a de quoi se fâcher. Il serait si
facile de te prendre pour guide et de le garder comme tel ! Il s’irrite surtout
contre l’Église et la religion. Ce n’est pas impatience d’une contrainte,
puisqu’il n’est aucunement vicieux ; c’est sentiment d’une rivalité. La
religion a la prétention de gouverner les âmes. De quel droit ? La direction
des âmes, des esprits, des cœurs, doit appartenir à la science. La science,
c’est M. Homais. La religion empiète sur les droits naturels et acquis de M.
Homais. Cela n’est guère supportable. Aussi sa combativité, vive ailleurs, mais
intermittente, est véhémente ici et implacable et continue. Le cléricalisme,
c’est l’ennemi ; c’est plus : c’est la concurrence. Non pas que M. Homais n’ait
pas de religion. Il a un Dieu ; c’est « le Dieu de Socrate, de Franklin, de
Voltaire, de Béranger et de la confession du Vicaire savoyard. » Mais la
religion officielle est son ennemie, en cela qu’elle est un obstacle à tout
progrès et à la domination intellectuelle de M. Homais sur les masses. Elle
fait obstacle aux lumières dont M. Homais est le dépositaire et le propagateur.
Elle l’empêche quelque peu d’accomplir sa haute mission. Elle n’est pas sans
nuire aussi, par la doctrine des miracles, au commerce de la pharmacie.
M.
Homais n’est pas seulement un savant. Il a des lettres et des goûts
artistiques. Il a appelé une de ses filles Athalie ; car Athalie est un chef-d’œuvre,
encore que les idées et tendances en soient dangereuses ; mais il faut
pardonner aux fautes du génie. Il ne déteste pas prendre quelques-uns des airs
et manières des artistes de Paris et de semer ses discours, généralement
didactiques, de locutions pittoresques en usage dans les ateliers. C’est que M.
Homais n’est pas un « type ». Le type exigerait un langage toujours pompeux,
doctoral, académique, et formé de vocables inintelligibles à M. Homais. Mais M.
Homais est un homme vrai, vivant, et qui, par conséquent, a certains traits qui
lui sont tout particuliers et personnels. Son Importance M. Homais a en elle un
élément de légèreté aimable et fringante, qui pour appartenir plutôt au
commis-voyageur qu’au pharmacien de première classe, ne le rend que plus
sympathique, et s’il sait prendre et garder une attitude grave quand il
endoctrine, il ne laisse pas de pirouetter sur son talent à certaines heures.
Une
seule personne dans tout son entourage lui impose un peu. C’est Mme Bovary. Il
n’a pas l’idée insolite qu’elle puisse lui être supérieure ; mais il la sent
son égale. Il comprend qu’elle a des sentiments et des idées très distingués.
Ce n’est pas une Mme Homais. Si M. Homais n’était pas très honnête homme, voué,
du reste, aux grandes préoccupations scientifiques et sociales, il courtiserait
Mme Bovary. Mais il la respecte, avec un sentiment confus d’admiration. Il ne
discute jamais avec elle. Il la voit dans une crise religieuse assez longue,
sans combattre une défaillance qu’il déplore. Ce n’est que quand la crise est
passée, qu’il se permet de lui dire avec un bon sourire : « Vous donniez un peu
dans la calotte ! » Homais est galant homme, respectueux des personnes du sexe,
et assez intelligent pour distinguer les âmes d’élite, sur lesquelles il ne voudra
jamais exercer qu’une douce influence, d’égal à égal.
Charles
Bovary est, plus qu’Emma, le triomphe, du talent de l’auteur. Car il s’agissait
de peindre un personnage nul et de lui donner une individualité et de le faire
et de le maintenir vivant. Et Flaubert y a réussi. C’est admirable. Bovary est
la nullité, et en cela il est un « type » un peu plus que les autres
personnages du roman, étant représentatif de l’immense majorité des gens de sa
classe sociale ; mais encore il a des traits fort individuels qui lui donnent
sa précision et son relief. C’est l’être passif, qui n’est exactement rien par
lui-même, qui est modelé par ses entours comme l’eau prend la forme de ce qui
la contient. Son intelligence est nulle, sa volonté nulle, son imagination nulle.
Il n’a jamais ni pensé, ni rêvé, ni voulu. Ses pensées seront celles des
autres, ses rêveries celles qu’on lui inspirera, ses volontés celles qu’on aura
pour lui. Il est essentiellement exécutif. Sa sensibilité même, remarquez-le,
existe et est assez profonde, mais elle prend le caractère que l’on veut
qu’elle ait. C’est une sensibilité abondante et amorphe. Il aime profondément
sa femme ; mais il l’aime comme elle veut être aimée. Il l’a aimée d’une.
passion sensuelle tant quelle s’y est prêté ; il l’aime d’une adoration
respectueuse et qui se tient à distance quand elle en a décidé ainsi, et cela
sans paraître avoir souffert du changement. Il aime sa fille, et, selon ce que
veut sa femme, ou il la caresse avec passion ou il la renvoie. C’est un être absolument
passif qui a besoin d’une main qui le mène, pour agir, pour penser, et, en
vérité, même pour sentir. Il a été marié une première fois par sa mère ; il se
marie une seconde fois lui-même, dans une manière d’entraînement et parce qu’il
aime ; mais aussi par habitude. Il s’est accoutumé d’aller à la ferme du père
Rouault. Il s’est accoutumé de regarder Emma. Il en vient, invité, poussé
doucement, endigué par le père Rouault, à lui dire : « Maître Rouault, je
voudrais bien vous dire quelque chose. » Il n’en dit pas plus, il n’en a jamais
dit plus. Emma lui a été accordée avant qu’il la demandât. « Maître Rouault, je
voudrais vous dire quelque chose », ceci est le seul acte d’initiative de la
vie de Charles Bovary.
Bovary
a les plaisirs et les peines, sourde, confus et profonds, du végétal paisible
qui boit l’air, la lumière, l’eau et les sucs du sol. Ses mouvements sont
lents, sa vie douce, languissante et minutieuse, son inintelligence absolue de
tout ce qui l’entoure. Il vivra mollement, en une espèce de torpeur et de
demi-sommeil continuels, vaguement satisfait de vivre, n’ayant pas de
sensations particulières, et le fait de vivre étant sa seule sensation,
jusqu’au jour ou une blessure profonde, dont il souffrit atrocement d’abord,
sourdement ensuite, et par où s’écoulera goutte à goutte, incessamment, toute
sa sève, l’inclinera vers la terre et l’y couchera enfin comme desséché. Mais
ce végétal a sa physionomie. C’est une plante grasse, au dessin mou, aux formes
lâches et floues, une plante amorphe. Ses gros pieds, ses grosses mains, mal
attachés, son dos rond et « tranquille », ses épaules lourdes, sa figure ronde,
sans modelé, son front bas, sa physionomie « raisonnable et embarrassée »
donnent l’idée d’un être que les eaux de la vie pousseront et rouleront d’un
cours tranquille, feront glisser le plus souvent sans heurt et sans bruit,
masse visqueuse, quelquefois froisseront et déchireront aux aspérité de quelque
roc, toujours sans cri et sans plainte, si ce n’est sourde et étouffée. Nos
numerus sumus. Il est ! e nombre et l’innombrable. Il est l’un de ces milliers
et milliers d’êtres qui ont cette destinée de traverser la vie, je ne dis pas
sans la comprendre, ce qui est le sort de tous, mais sans commencer même à en
comprendre un mot, sans se rendre compte du petit coin même où la naissance les
a fait végéter, sans voir d’ensemble, même un peu, leur propre vie, leur propre
existence, sans pouvoir porter leur regard au-delà du jour et de l’heure qui
passe. Ils vivent pourtant, et c’est miracle. C’est qu’ils trouvent qui les
porte. C’est l’institution sociale qui les place en un poste assigné ou ils
n’ont à faire, par respect et par instinct d’imitation, que ce qu’ont fait ceux
qui les ont précédés ou ce que font ceux qui sont en des postes semblables. C’est
une femme, mère ou épouse, qui veut pour eux et pense ou plutôt a quelque
instinct de vigilance pour eux. C’est un ami, un M. Homais, qui leur fait faire
une sottise quelquefois, des choses à peu près sensées et suffisamment suivies
tous les jours. Ils peuvent ainsi aller jusqu’à une mort tardive. S’ils tombent
sous la domination d’un esprit déséquilibré, ils auront l’apparence d’être
déséquilibrés eux-mêmes, et de chute en chute, rapidement, tomberont écrasés
sous le poids de la vie qu’ils sont impuissants à soutenir.
Résumé : Madame Bovary, de Gustave Flaubert (1857)
Résumé : Madame Bovary, de Gustave
Flaubert
(1857)
Madame Bovary, de Gustave Flaubert, commence
lorsque Charles Bovary est encore un adolescent, incapable de s'adapter à sa
nouvelle école et ridiculisé par ses nouveaux camarades de classe. Il restera
médiocre et terne. Après de laborieuses études de médecine, il devient un
médecin de campagne de second ordre. Sa mère le marie avec une veuve bien plus
âgée que lui qui mourra peu de temps après, presque ruinée par son notaire qui
a disparu avec sa fortune.
Charles tombe bientôt amoureux d'Emma
Rouault, la fille d'un patient, élevée au couvent, et lui demande de l’épouser.
Ils s’installent à Tostes, un village normand où Charles exerce la médecine.
Mais le mariage ne répond pas aux attentes romantiques d'Emma. La réalité ne
correspond pas à ce qu’elle a lu dans les livres : jeune fille, elle a rêvé de
l'amour et au mariage comme d’une solution à tous ses problèmes. Tandis de
Charles, un peu frustre, mal dégrossis, est au comble du bonheur avec cette
épouse qu’il trouve parfaite.
À la suite d’un bal extravagant à la
Vaubyessard, chez le Marquis d'Andervilliers, Emma se réfugie dans le souvenir
de cette soirée et commence à rêver d'une vie sans cesse plus sophistiquée.
Elle rêve de Paris, lit Balzac et Eugène Süe, s'ennuie et déprime quand elle
compare ses fantasmes à la réalité de monotonie de la vie du village, et
finalement son apathie la rend malade. Lorsqu’Emma tombe enceinte, Charles
décide de déménager dans une autre ville dans l'espoir d’améliorer sa santé.
À Yonville-L’Abbaye, les époux Bovary rencontrent
Homais, le pharmacien de la ville, un moulin à paroles pompeux qui s’écoute
parler et Léon Dupuis, un clerc de notaire, qui, comme elle, s'ennuie à la vie
rurale et aime s’évader à travers des romans romantiques. Ils se trouvent des
goûts communs.
Emma donne naissance à sa fille Berthe.
Déçue, elle aurait aimé avoir un fils, elle continue d'être déprimée. Emma et
Léon entretiennent une relation platonique et romantique. Cependant, quand elle
se rend compte que Léon l'aime, elle culpabilise et se donne le rôle d'une
épouse dévouée. Léon se fatigue d'attendre et, croyant qu'il ne pourra jamais
posséder Emma, part étudier le droit à Paris. Emma n’en est que plus triste.
Bientôt, à une foire agricole, elle se laisse
séduire par un riche voisin nommé Rodolphe Boulanger, attiré par sa beauté :
c’est une liaison passionnée. Emma est souvent indiscrète, si bien que tous les
habitants jasent à son sujet. Charles, cependant, ne soupçonne rien. Son
adoration pour sa femme et sa stupidité se combinent pour le rendre sourd à
tous les ragots. Sa réputation professionnelle subit un coup dur quand, poussé
par Homais et par Emma, il tente une opération chirurgicale pour traiter un
homme pied-bot d’Hippolyte, le garçon d’écurie de l’auberge, et finissent par
devoir faire appel à un autre médecin pour amputer la jambe.
Dégoûté de l'incompétence de son mari, Emma
se jette avec encore plus de passion dans sa liaison avec Rodolphe qui ne la
traite pas très gentiment. Elle emprunte de l'argent pour lui acheter des
cadeaux et suggère qu'ils s'enfuient ensemble et avec Berthe en Italie. Il
acquiesce mollement. Mais, assez rapidement, Rodolphe, blasé et mondain,
s'ennuie des affections exigeantes d'Emma. Refusant de s'enfuir avec elle, il
la quitte. Désespérée, Emma tombe malade et envisage même de se suicider.
Au moment où Emma reprend pied, Charles est
en difficulté financière : il a dû emprunter de l'argent pour payer les dettes
de sa femme mais aussi son traitement. Pourtant, il décide de l’emmener à
l'opéra dans la ville voisine de Rouen. Là, ils retrouvent Léon. Cette
rencontre ravive la vieille flamme romantique entre Emma et Léon, et ils
s’engagent cette fois dans une histoire d'amour Emma s’enivre de ses voyages
hebdomadaires à Rouen. Elle accumule les dettes à l'usurier Lheureux, qui prête
de plus en plus d'argent à des taux d'intérêt exagérées. Elle est de moins en
moins discrète avec Léon. Si bien qu’à plusieurs reprises ses connaissances
sont à deux doigts de découvrir son infidélité.
Au fil du temps, Emma s'ennuie avec Léon et
réciproquement. Ne sachant pas comment le quitter, elle se fait de plus en plus
exigeante, alors que sa dette enfle de jour en jour. Finalement, Lheureux fait
saisir la saisie les biens d'Emma pour compenser la dette qu'elle a accumulée. Terrifié
que Charles découvre la situation, elle tente désespérément de réunir l'argent
dont elle a besoin, fait appel à Léon et à tous les hommes d'affaires de la
ville. Finalement, elle tente même de se prostituer en proposant de revenir
auprès de Rodolphe s'il lui donne l'argent dont elle a besoin. Il refuse, et,
poussée à bout, elle se suicide en avalant de l’arsenic. Elle meurt dans
d'horribles souffrances devant Charles affolé qui ne sait que faire.
Pendant un certain temps, Charles idéalise la
mémoire de son épouse, avant de découvrir les lettres de Rodolphe et Léon.
Confronté à la vérité, harcelé par les créanciers, ruiné et désemparé, il meurt
de chagrin, seul dans son jardin.
lunes, 16 de noviembre de 2015
Madame Bovary
Madame Bovary
En avril 1856, après cinquante-quatre mois de
travail acharné, Gustave Flaubert met un point final au manuscrit de Madame
Bovary. Il a noirci plus de 3 800 feuillets, sans compter les brouillons : dix
pages en moyenne pour une page utile. Le texte est transmis à la Revue de Paris
dans laquelle il doit paraître en six livraisons, d’octobre à décembre 1856.
Dès sa sortie, l’histoire de cette fille de paysans – qui pour tromper son
ennui trompe son mari puis contracte des dettes – fait scandale.
Gustave
Flaubert a presque trente ans lorsqu’il se met à la rédaction du roman, en
septembre 1851. Il n’a encore rien publié. Pire ! Deux ans auparavant, il a
essuyé un cuisant échec auprès de ses deux meilleurs amis, Louis Bouilhet et
Maxime Du Camp avec La Tentation de saint Antoine. Flaubert les avait conviés à
Croisset pour une lecture de ce court drame philosophique dans lequel il
exposait ses conceptions de la vie. Après avoir psalmodié son texte, sans qu’on
ne l’interrompe une seule fois, quatre longs jours durant, le verdict était
tombé, sans appel : « Il faut jeter cela au feu et ne jamais en reparler. »
Flaubert l’a vécu comme une remise en cause de sa vocation d’écrivain, qui plus
qu’un rêve répondait à un choix de vie.
C’est
Bouilhet qui aurait soufflé à l’oreille de Flaubert l’histoire du ménage
Delamare, qui défraie la chronique. Dans le village de Ry, près de Rouen, se
raconte qu’Eugène, officier de santé, n’aurait pas survécu au fiasco de son
second mariage. Marié en premières noces à une femme plus âgée que lui, il
aurait épousé, une fois veuf, une certaine Delphine Couturier. Pour le meilleur
et surtout pour le pire ! Éconduite par ses amants successifs, ruinée par les
dettes contractées afin d’assouvir ses rêves de luxe, la jeune femme serait
morte précocement, laissant un mari brisé et une enfant en bas âge. L’idée de
cette tragédie bourgeoise n’est-elle pas l’occasion pour Flaubert de retrouver
le droit chemin du réalisme, du moins en apparence, et d’en finir avec la
tentation romantique ?
Avec
Madame Bovary, Gustave Flaubert devient l’écrivain dont il a toujours rêvé.
Madame Bovary
Madame Bovary
Le scandale et le procès
En mai 1856, il envoie le manuscrit à Maxime
Du Camp, l’un des fondateurs de la Revue de Paris avec Théophile Gautier et
Arsène Houssaye. Après lecture du manuscrit, Maxime félicite Gustave. Mais
trois mois plus tard, il lui fait comprendre, dans lettre embarrassée, que
l’œuvre, trop touffue, gagnerait à être allégée de certains passages superflus.
Il est nécessaire, entre autres, de supprimer le chapitre de la noce,
d’écourter les comices, de sacrifier une bonne partie du pied-bot. C’est le
codirecteur de la revue qui se chargera de décider des coupures à faire,
déléguant à une arpette la tâche de rendre l’œuvre parfaite. Mis devant le fait
accompli, Flaubert négocie, tempête, hurle. Rien n’y fait. Il est impuissant
face à la détermination des dirigeants de la revue qui, de plus, ont peur
d’être condamnés par la censure. Tout au plus obtient-il l’insertion d’un texte
de protestation dans la revue. Celui-là même qui éveillera les soupçons des
autorités. Les craintes de la Revue de Paris n’étaient pas infondées : la
publication de Madame Bovary est interrompue. Flaubert est poursuivi, ainsi que
Léon Laurent-Pichat et Auguste-Alexis Pillet, le gérant et l’imprimeur. Le fils
du docteur Flaubert en correctionnelle ! Là même où sont traduits les escrocs,
les souteneurs et les prostituées ! Le choc est rude pour celui qui toute sa
vie a été déchiré entre deux postulats contraires, l’art pour l’art et la vie
bourgeoise.
Lorsqu’il se présente à 11 heures à
l’audience du 29 janvier 1857 de la 6e chambre criminelle du tribunal
correctionnel de Paris, Gustave Flaubert a trente-quatre ans. Fatigué, il en
paraît dix de plus. Il y a là ses amis, des écrivains, des critiques, et les
deux co-inculpés. L’écrivain est inquiet. « Je m’attends à une condamnation,
écrit-il à son frère Achille, cinq jours plus tôt. Car je ne la mérite pas. »
La loi du 17 mai 1819, à laquelle les juges auront si souvent recours, permet
de traduire devant les tribunaux « tout outrage à la morale publique et
religieuse ou aux bonnes mœurs ».
Napoléon III exerce le pouvoir absolu. Le
plébiscite du 21 décembre 1851 lui a donné l’approbation du pays. Il ne se
contente pas de limiter l’opposition parlementaire : il muselle les gens de
plume. Le fidèle Persigny, qui lui a permis d’étendre son influence dans les
journaux et d’accroître ainsi sa côte de popularité, devient « le maître
censeur » du xixe siècle, tout au long duquel de nombreux écrivains feront les
frais du rigorisme d’État. C’est ainsi qu’en 1853 les frères Goncourt sont poursuivis
pour un article qui leur vaut d’être blâmés. D’autres, comme Hugo, ont été
contraints à l’exil. En 1857, outre Flaubert, Baudelaire est condamné à retirer
six poèmes des Fleurs du Mal et Eugène Sue ne survit pas à la saisie des 60 000
exemplaires de ses Mystères du peuple.
Flaubert sera confronté à la mauvaise foi du
terrible, redoutable et ambitieux procureur Ernest Pinard, qui ira jusqu’à
incriminer des passages non visés par l’assignation, faisant référence à des
extraits de la Tentation de saint Antoine, publiés au même moment dans la revue
l’Artiste, sortant du contexte des phrases qui automatiquement prenaient une
tout autre allure que celle voulue par l’écrivain. « La couleur générale de
l’auteur, c’est la couleur lascive », s’indignera-t-il. Il y sera question d’«
images voluptueuses mêlées aux choses sacrées », de l’art sans règle ou encore
de la morale bafouée…
L’avocat de la défense démontera les
arguments l’un après l’autre, analysant le livre chapitre par chapitre,
démontrant l’utilité de l’œuvre et sa moralité dès lors qu’Emma Bovary est
punie de ses actes. Le 7 février à 15 heures, Flaubert est acquitté. Mais aussi
blâmé pour « le réalisme vulgaire et souvent choquant de la peinture des
caractères ». Le jugement lui rappelle d’ailleurs que la littérature a pour
mission « d’orner et de récréer l’esprit en élevant l’intelligence et en
épurant les mœurs » ! Le Parquet ne fera pas appel, de peur d’un acquittement
encore plus retentissant.
Quelques aspects du Gustave Flaubert
Tan
pronto como un hombre obtiene la fama, su vida es analizada, descrita,
comentada por todos los periódicos del mundo; y parece que el público
experimenta un placer especial sabiendo la hora de sus comidas, el estilo de
sus muebles, sus gustos particulares y sus hábitos cotidianos. Los hombres
célebres se prestan con mucho gusto a esta curiosidad que aumenta su gloria:
abren las puertas de su casa a los periodistas y el fondo de su corazón a todo
el mundo.
Por el contrario, Gustave Flaubert siempre ha ocultado su vida con un pudor particular; jamás se dejó retratar; y, aparte de sus íntimos, nadie se le pudo aproximar. Fue, únicamente a sus amigos, a quiénes abrió su « corazón humano ». Pero sobre este corazón humano se había instalado desde hacía tiempo, el amor a las letras, un amor tan fogoso, tan desbordante, que todos los restantes sentimiento por los que la humanidad vive, llora, espera y trabaja, habían sido poco a poco ahogados, engullidos en aquel.
« El estilo es el hombre », decía Buffon. Flaubert fue el estilo, y de tal modo, que la forma de su frase decidía a menudo la forma de su pensamiento. Todo en él era cerebral; y no amaba nada, no había podido amar nada que no le pareciese literario. Tras sus gustos, sus deseos, sus sueños, no se encontraba nada más que una cosa: la literatura; no pensaba más que en eso, no podía hablar más que de eso; y las personas con las que se encontraba no le gustaban seguramente excepto que apreciase en ellos a los personajes de sus novelas.
En sus conversaciones, sus discusiones, sus arrebatos, cuando levantaba los brazos declamando con su voz ardiente, quedaba patente que su manera de ver, de sentir, de juzgar, dependía únicamente de una especie de criterio artístico a través del que tamizaba todas sus opiniones.
« Nosotros, decía, no debemos existir; únicamente nuestras obras existen »; y citaba con frecuencia a La Bruyère, cuya vida y costumbres nos resultan casi desconocidas, como el ideal del hombre de letras. Él quería dejar libros y no recuerdos.
Su concepción del estilo responde a su concepción del escritor. Pensaba que la personalidad del hombre debe desaparecer en la originalidad del libro, y que la originalidad del libro no debe proceder nunca de la singularidad del estilo.
No concebía los estilos como una serie de muelas particulares, de las que cada una son propias a cada escritor, y en las que se cuelan todos sus pensamientos; pero creía en el estilo, es decir en una manera única de expresar una cosa con todo su color y en toda su intensidad.
Para él, la forma era la misma obra. Del mismo modo que en los seres vivos, la sangre alimenta la carne y determina incluso su forma, su apariencia exterior, siguiendo la raza y la familia, así para él, en la obra, el fondo fatalmente impone la única y precisa expresión, la medida, el ritmo, todo el acabado de la forma.
No comprendía que la forma pudiese existir sin el fondo, ni el fondo sin la forma.
El estilo debería ser pues, por así decirlo, impersonal, y no tomar prestadas sus cualidades más que de la cualidad del pensamiento, en la fuerza de la visión.
Su mayor característica personal, fue precisamente ser un hombre de letras, nada más que un hombre de letras, en todas sus ideas, en todas sus acciones, y en todas las circunstancias de su vida, un hombre de letras.
Con todo esto, los reportajes en las revistas parisinas no tenían gran cosa que recoger en ese campo donde toda la siega pertenecía al artista.
Sin embargo el hombre aparecía en ocasiones. Busquémosle.
Flaubert odiaba el cara a cara con él mismo cuando no tenía bajo sus manos los medios para trabajar; y como todo movimiento le impidiese pensar en la obra comenzada, no aceptaba cenar en la ciudad, a menos que un amigo le prometiese acompañarlo de regreso a su puerta.
En su casa, en su despacho, en su mesa, e incluso en la mesa de otros, siempre primaba el artista y el filósofo. Pero, en estos regresos nocturnos hacia el domicilio, surgía a menudo en la verdad de su primitiva naturaleza.
Por el contrario, Gustave Flaubert siempre ha ocultado su vida con un pudor particular; jamás se dejó retratar; y, aparte de sus íntimos, nadie se le pudo aproximar. Fue, únicamente a sus amigos, a quiénes abrió su « corazón humano ». Pero sobre este corazón humano se había instalado desde hacía tiempo, el amor a las letras, un amor tan fogoso, tan desbordante, que todos los restantes sentimiento por los que la humanidad vive, llora, espera y trabaja, habían sido poco a poco ahogados, engullidos en aquel.
« El estilo es el hombre », decía Buffon. Flaubert fue el estilo, y de tal modo, que la forma de su frase decidía a menudo la forma de su pensamiento. Todo en él era cerebral; y no amaba nada, no había podido amar nada que no le pareciese literario. Tras sus gustos, sus deseos, sus sueños, no se encontraba nada más que una cosa: la literatura; no pensaba más que en eso, no podía hablar más que de eso; y las personas con las que se encontraba no le gustaban seguramente excepto que apreciase en ellos a los personajes de sus novelas.
En sus conversaciones, sus discusiones, sus arrebatos, cuando levantaba los brazos declamando con su voz ardiente, quedaba patente que su manera de ver, de sentir, de juzgar, dependía únicamente de una especie de criterio artístico a través del que tamizaba todas sus opiniones.
« Nosotros, decía, no debemos existir; únicamente nuestras obras existen »; y citaba con frecuencia a La Bruyère, cuya vida y costumbres nos resultan casi desconocidas, como el ideal del hombre de letras. Él quería dejar libros y no recuerdos.
Su concepción del estilo responde a su concepción del escritor. Pensaba que la personalidad del hombre debe desaparecer en la originalidad del libro, y que la originalidad del libro no debe proceder nunca de la singularidad del estilo.
No concebía los estilos como una serie de muelas particulares, de las que cada una son propias a cada escritor, y en las que se cuelan todos sus pensamientos; pero creía en el estilo, es decir en una manera única de expresar una cosa con todo su color y en toda su intensidad.
Para él, la forma era la misma obra. Del mismo modo que en los seres vivos, la sangre alimenta la carne y determina incluso su forma, su apariencia exterior, siguiendo la raza y la familia, así para él, en la obra, el fondo fatalmente impone la única y precisa expresión, la medida, el ritmo, todo el acabado de la forma.
No comprendía que la forma pudiese existir sin el fondo, ni el fondo sin la forma.
El estilo debería ser pues, por así decirlo, impersonal, y no tomar prestadas sus cualidades más que de la cualidad del pensamiento, en la fuerza de la visión.
Su mayor característica personal, fue precisamente ser un hombre de letras, nada más que un hombre de letras, en todas sus ideas, en todas sus acciones, y en todas las circunstancias de su vida, un hombre de letras.
Con todo esto, los reportajes en las revistas parisinas no tenían gran cosa que recoger en ese campo donde toda la siega pertenecía al artista.
Sin embargo el hombre aparecía en ocasiones. Busquémosle.
Flaubert odiaba el cara a cara con él mismo cuando no tenía bajo sus manos los medios para trabajar; y como todo movimiento le impidiese pensar en la obra comenzada, no aceptaba cenar en la ciudad, a menos que un amigo le prometiese acompañarlo de regreso a su puerta.
En su casa, en su despacho, en su mesa, e incluso en la mesa de otros, siempre primaba el artista y el filósofo. Pero, en estos regresos nocturnos hacia el domicilio, surgía a menudo en la verdad de su primitiva naturaleza.
Gustave Flaubert
Gustave
Flaubert
Estudió derecho en París, donde
conoció a Maxime du Camp, cuya amistad conservó toda la vida, y junto al que
realizó un viaje a pie por las regiones de Turena, Bretaña y Normandía. A este
viaje siguió otro, más importante (1849-1851), a Egipto, Asia Menor, Turquía,
Grecia e Italia, cuyos recuerdos le servirían más adelante para su novela
Salambó.
Excepto durante sus viajes,
Gustave Flaubert pasó toda su vida en su propiedad de Croisset, entregado a su
labor de escritor. Entre 1847 y 1856 mantuvo una relación inestable pero
apasionada con la poetisa Louise Colet, aunque su gran amor fue sin duda Elisa
Schlésinger, quien le inspiró el personaje de Marie Arnoux de La educación
sentimental y que nunca llegó a ser su amante.
Los viajes desempeñaron un papel
importante en su aprendizaje como novelista, dado el valor que concedía a la
observación de la realidad. Flaubert no dejaba nada en sus obras a merced de la
pura inspiración, antes bien, trabajaba con empeño y precisión el estilo de su
prosa, desterrando cualquier lirismo, y movilizaba una energía extraordinaria
en la concepción de sus obras, en las que no deseaba nada que no fuera real;
ahora bien, esa realidad debía tener la belleza de la irrealidad, de modo que
tampoco le interesaba dejar traslucir en su escritura la experiencia personal
que la alimentaba, ni se permitía verter opiniones propias.
Su voluntad púdica y firme de
permanecer oculto en el texto, estar («como Dios») en todas partes y en
ninguna, explica el esfuerzo enorme de preparación que le supuso cada una de
sus obras (no consideró publicable La tentación de san Antonio hasta haberla
reescrito tres veces), en las que nada se enunciaba sin estar previamente
controlado. Las profundas investigaciones eruditas que llevó a cabo para
escribir su novela Salambó, por ejemplo, tuvieron que ser completadas con otro
viaje al norte de África.
Gustave Flaubert : Biographie
Gustave Flaubert : Biographie
Gustave
Flaubert est né le 12 décembre 1821, dans l’appartement de fonction de son
père, chirurgien-chef à l’Hôtel-Dieu de Rouen, Achille-Cléophas Flaubert, dont
la renommée parvient jusqu’à Paris. Il entre en 1832 au collège royal de Rouen
où il rencontre Louis Bouilhet qui, contrairement à lui, est un élève appliqué.
Gustave est un enfant du siècle, traînant la mélancolie romantique d’un René,
le héros de Chateaubriand. Au lycée, entre 1837 et 1839, Flaubert publie dans
la revue littéraire rouennaise Colibri de nombreux textes, dont un court récit,
Bibliomanie. Le titre de cette œuvre de jeunesse en dit long sur les centres
d’intérêt du lycéen exalté, qui écrit des contes fantastiques, des confidences
autobiographiques et un roman « métaphysique et à apparitions », Smarth. En
1840, il obtient tout juste le baccalauréat qu’il a passé seul, après avoir été
renvoyé l’année précédente pour indiscipline. C’est sans conviction qu’il
débute des études de droit à Paris. Il est reçu à l’examen de première année en
1842, mais échoue à celui de deuxième année. Le droit ne le passionne guère. Il
préfère fréquenter les milieux littéraires et artistiques. Visiteur assidu de
l’atelier du sculpteur James Pradier, il y rencontre Victor Hugo. En mars 1843,
il fait la connaissance de Maxime Du Camp, qui se destine à une carrière
d’homme de lettres. La même année, Flaubert entreprend la rédaction de
L’Éducation sentimentale, une première version qui dormira dans ses tiroirs.
Victime
en janvier 1844 d’une crise nerveuse d’une extrême violence, la première d’une
longue série, Flaubert raconte s’être « senti emporté par un torrent de flammes
». Toujours à la merci d’une rechute, il abandonne ses études de droit et
s’installe définitivement à Canteleu, au hameau de Croisset, près de Rouen. Ses
parents y ont acheté une vaste demeure, au bord de la Seine. Là, il se consacre
au « culte fanatique de l’art », l’unique consolation à « la triste
plaisanterie de l’existence ». Caroline, sa petite sœur chérie, vient d’épouser
Émile Hamard. Il accompagne les jeunes mariés lors de leur voyage de noces, qui
les mène en Italie. En 1846, la mort lui arrache son père, puis sa sœur qui
venait de donner la vie à une petite fille. Il recueille sa mère et sa jeune
nièce à Croisset, qu’il ne quitte que très rarement. La même année, à
l’occasion d’un de ses séjours à Paris, il rencontre dans l’atelier de son ami
Pradier une dénommée Louise Colet, femme de lettres en vogue qui a épousé un
musicien sans grand génie, Hyppolite Colet. Elle tient un salon fréquenté par
des écrivains en vue, dont elle goûte particulièrement les attraits. Victor
Cousin, Alfred de Vigny, Alfred de Musset et Abel Villemain seront ses amants,
si bien que d’aucuns attribueront plus à ses charmes qu’à son mérite le prix de
l’Académie française qu’elle obtiendra à quatre reprises. Sa liaison avec
Flaubert sera orageuse. Après une première rupture en 1848, ils se réconcilient
trois ans plus tard pour se séparer définitivement en 1855. Durant tout ce
temps, ils ne cesseront de correspondre. Plus qu’une maîtresse, Louise Colet a
été pour Flaubert une muse à laquelle il s’est ouvert de ses affres de
créateur. Dans les centaines de lettres qu’ils se sont écrites, des poèmes
entiers sont décortiqués ligne à ligne, des théories littéraires sont exposées
et défendues. Enfin, Flaubert y évoque longuement ses œuvres en gestation,
notamment Madame Bovary.
sábado, 14 de noviembre de 2015
Litterature Réaliste
Litterature Réaliste
Le
courant réaliste se fait jour dès avant 1850. Certains auteurs sont à mi-chemin
entre le romantisme et le réalisme. Balzac p.ex. construit toute une architecture
de scènes et de tableaux. Stendhal s’intéresse plus à la psychologie.
On ne
parle plus de sentiments, mais de comportement. On décrit la nature extérieure,
de manière objective, en respectant les faits matériels. On étudie l’homme dans
son milieu. Le roman est le lieu où se réalise la confrontation d’un être, venu
souvent du plus bas de l’échelle sociale, avec la société. Les personnages de
Flaubert sont passifs, plutôt voués à l’échec, leur existence est « presque
rien ».
·
Honoré de BALZAC (1799-1850), La comédie humaine (1830-1850):
e.a. Le Père Goriot (1834), Le Lys dans la vallée(1835).
·
STENDHAL (1783-1842), Le rouge et le noir (1830), La
Chartreuse de Parme (1839).
·
Prosper MÉRIMÉE, Carmen; Colomba.
·
Gustave FLAUBERT (1821-1880), Madame Bovary (1857), L’Éducation
sentimentale (1869).
·
Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870) GONCOURT
·
Alphonse DAUDET (1840-1897), Lettres de mon moulin.
Genres de la littérature réaliste
Genres de la littérature réaliste
1/ Le roman
La littérature
réaliste consacrera le roman, genre jusqu'alors négligé et mineur. Parce qu'il
autorise toutes les libertés formelles, le roman devient le genre parfait pour
décrire avec précision la richesse du monde.
2/ La nouvelle
Le rayonnement
de la presse, en plein développement, donne une impulsion au récit court qu'est
la nouvelle. Maupassant sera le meilleur représentant de la nouvelle réaliste,
sorte de cliché instantané, qui peint fidèlement et sans concession une tranche
d'humanité.
Personnages et thèmes du mouvement réaliste
Personnages et thèmes du mouvement
réaliste
1/ Les personnages
Aux héros romantiques, le réalisme substitue l'homme ordinaire, au destin des plus communs. Faisant écho aux bouleversements politiques, l'écrivain réaliste dépeint ledéclin de l'aristocratie et quand il fait intervenir un aristocrate, il s'agit bien souvent d'un vieillard sans avenir et décadent.
Le jeune homme est une des figures principales du roman réaliste. Souvent ambitieux et arriviste, il constitue un prétexte parfait pour évoquer les nouvelles donnes de cette société dominée par le pouvoir de l'argent.
La femme mariée, et à travers elle la condition féminine, est largement décrite dans la littérature réaliste.
La figure populaire est certainement la plus valorisée. Le peuple, jusqu'alors délaissé par la littérature ou cantonné à des faire-valoir, fait son entrée sur la scène littéraire par la grande porte et occupe les premiers rôles.
Le bourgeois est un des personnages récurrents du roman réaliste. La classe bourgeoise est bien souvent décrite comme une incarnation de l'étroitesse d'esprit, voire de la bêtise crasse.
Aux héros romantiques, le réalisme substitue l'homme ordinaire, au destin des plus communs. Faisant écho aux bouleversements politiques, l'écrivain réaliste dépeint ledéclin de l'aristocratie et quand il fait intervenir un aristocrate, il s'agit bien souvent d'un vieillard sans avenir et décadent.
Le jeune homme est une des figures principales du roman réaliste. Souvent ambitieux et arriviste, il constitue un prétexte parfait pour évoquer les nouvelles donnes de cette société dominée par le pouvoir de l'argent.
La femme mariée, et à travers elle la condition féminine, est largement décrite dans la littérature réaliste.
La figure populaire est certainement la plus valorisée. Le peuple, jusqu'alors délaissé par la littérature ou cantonné à des faire-valoir, fait son entrée sur la scène littéraire par la grande porte et occupe les premiers rôles.
Le bourgeois est un des personnages récurrents du roman réaliste. La classe bourgeoise est bien souvent décrite comme une incarnation de l'étroitesse d'esprit, voire de la bêtise crasse.
2/ Les thèmes
Les thèmes de prédilection du réalisme traduisent la vision définitivement matérialiste de
l'époque, qui nie farouchement la dimension spirituelle de l'univers et de
l'homme.
- Le pouvoir de l'argent ;
- Le corps (érotisme,
sensualité, souffrance) : fin de la pudeur ;
- La
maladie et la médecine (ce thème rejoint le thème du corps souffrant) ;
- L'absence
de spiritualité (négation de Dieu, dénonciation de la religion,
mort vue comme une fin).
viernes, 13 de noviembre de 2015
La nouvelle et le conte
La nouvelle et le conte
Le style narratif est aussi, tout au long du siècle,
largement représentée par la nouvelle exploitation ainsi que la veine réaliste,
fantastique: les grands romanciers ont laissé des traces importantes.
Le conte est aussi un mode d’expression, en particulier
le conte fantastique dont le mode est lancée en France en 1829 par la
traduction des textes d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann publié en France en 1829
par Honoré de Balzac sur cette base, entre autres pour maître Cornélius, le
élixir de vie.
L’influence d’Hoffmann se fait sentir également dans le conte de
Gautier surThéophile fantastique, de Prosper Mérimée pour La Vénus d’Ille,
Colomba. Guy de Maupassant, de continuer dans la même veine, mais avec un style
différent dans les contes de la bécasse, le Horla, Barbey d’Aurevilly dans Les
Diaboliques, Villiers de l’Isle-Adam dans Contes cruels.
La littérature française du Moyen Âge – XVIe siècle –
XVIIe siècle – XVIIIe siècle – XIXe siècle – XXe siècle – Vingt-et-unième
siècle.
Les romans du XIXe siècle
Les romans du XIXe siècle
Le roman va devenir le genre dominant dans sa
distribution de masse entretenu par l’éducation publique croissante et le
développement de la presse et des feuilletons dans la seconde moitié du siècle.
La plupart des auteurs sont de la classe moyenne et vivent maintenant de leur
plume (parfois très bien comme Hugo, Zola ou de Maupassant …). Le roman devient
un fourre-tout genre autour d’un minimum de base: la prose narrative, une
période relativement longue, avec un degré d’imagination et de se concentrer
sur les moments de la vie des personnages. La typologie est clairement discuté,
mais certaines grandes lignes de force sont bien définis.
Le roman de l’auto
Fermer les Mémoires imposante autobiographie illustrée
par delà le tombeau de Chateaubriand (1848), le roman autobiographique à la
première personne est le début du siècle avec un goût pour les confessions
intimes cachés derrière un candidat dans le lyrisme et le narcissisme combinant
à explorer le mal de vivre une génération. Il est l’une des contributions
importantes du romantisme dans la littérature avec des œuvres telles que
personnelle de René (Chateaubriand -1802), Corinne (Madame de Staël -1807), Adolphe
(Benjamin Constant -1816) ou La Confession d’un enfant du siècle (Musset –
1836).
Le roman historique
Walter Scott a fait le genre en vogue du roman
historique. Les écrivains cultivent la nostalgie et pittoresque avec une vue à
la littérature (parfois lourdes) et la recréation du passé, en mélangeant des
personnages imaginaires et des événements à caractères historiques et des
actions. Des copies de certains titres: Les Chouans (Balzac – 1829), Cinq-Mars
(Vigny – 1828), Notre-Dame de Paris (Hugo – 1831), Les Trois Mousquetaires
(Alexandre Dumas – 1844), Le Bossu (Paul Féval – 1858 .) Le genre s’étend au
long du siècle avec quelques œuvres remarquables comme Le Roman de la momie
(Gautier – 1857), Salammbô (Flaubert – 1862), Quatre-vingt-trois (Hugo – 1874)
…Il est cependant contestée par le genre de roman voisine de série qui a fait
la fortune de la presse et le bonheur des prosateurs comme Eugène Sue avec Les
Mystères de Paris (1842-1843) et sa fresque colorée et la société moraliste de
l’époque.
Le roman réaliste
Le roman réaliste est une catégorisation discutable, et
largement discuté à nouveau aujourd’hui. Mais on peut retenir un objectif
esthétique claire: pour produire un «effet de réel» par la peinture avec une
attention aux détails et les ensembles de probabilité, des personnages et des
faits. Expressions de Stendhal (roman = miroir) ou Balzac (auteur de cet
historien =) montrent dans la première moitié du siècle un moyen d’approfondir
Gustave Flaubert et Maupassant (préface de Pierre et Jean) et Zola et le
naturalisme. Le roman de l’nineteenthcentury sera parallèlement un fort accent
sur l’apprentissage de nouvelles, accompagnant les débuts dans la vie sociale
des personnages.
La fin du siècle, cependant, est marquée par une réaction
contre le réalisme considéré comme trop ‘faible’ d’attitude et «idéaliste»
associée à un retour à la perspective religieuse avec Huysmans (Rebours –
1884), Léon Bloy (Le Désespéré – 1886 ) ou Maurice Barrès (La -1897
déracinées).D’autres ouvertures apparaissent comme un exotique, impressionniste
et réaliste de l’époque de Pierre Loti (Pêcheur Islande-1886) et la naissance
de la nouvelle analyse de la «pré-proustienne» avec Paul Bourget (Le Disciple –
1889) et Anatole France (Le Lys Rouge – 1894).
Stendhal (1783-1842) a laissé des romans importants, avec
des icônes comme Julien Sorel et Fabrice del Dongo dans Le Rouge et le Noir
(1830) et La Chartreuse de Parme (1839), laissant inachevée Lucien Lucien
(1835). Entre romantisme et réalisme, l’étiquette qu’on lui attribue est
également discutable.
Honoré de Balzac (1799-1850) est un créateur exceptionnel
et auteur d’une œuvre immense qu’il a intitulé La Comédie humaine retardée par
classer en trois groupes de 91 romans, histoires courtes écrites entre 1829 et
1848. Le plus grand groupe (de loin) est l’étude des mœurs divisé en «scènes de
la vie privée» (Père Goriot Le Colonel Chabert …), des «scènes de la vie
provinciale» (Eugénie Grandet, Le Lys dans la vallée, Illusions perdues),
«scènes de la vie parisienne» (César Birotteau, La Cousine Bette, …), des
«scènes de la vie politique» (Une matière noire …), des «scènes de la vie
militaire’ (Les Chouans …) et des «scènes de la vie du pays »(Le Médecin de
campagne …).Puis il ya les études philosophiques (La Peau de chagrin, Louis
Lambert, Le Chef-d’œuvre inconnu …), travaux récents apportant plus de
fantaisie que le réalisme et le mysticisme. La Comédie humaine comprend
également des études analytiques (La Physiologie du mariage).
Beaucoup d’écrivains sont aussi impliqués dans la
création de roman dans la seconde moitié du siècle. Les frères Goncourt (Edmond
et Jules), avec une attention aux détails et descriptif écrit «artiste»
(Germinie Lacerteux – 1865), Alphonse Daudet (The Little Things – 1868) et
Jules Vallès (L’Enfant – 1879) relatives au genre réaliste. Discute romans de
Jules Verne aventures et d’anticipation avec les Cinq Semaines en ballon en
1863.
Le roman social
En plus de ces œuvres-clés de la première moitié du XIXe
siècle, le roman social (et parfois en milieu rural) trouve sa place dans la
littérature avec des textes de George Sand (Consuelo – 1842, -1846 La Mare au
Diable, La Petite Fadette – 1849) et, plus tard, avec la grande fresque
humaniste Victor Hugo, Les Misérables (1862).
Le roman naturaliste
Emile Zola (1840-1902) fut le dernier grand romancier du
siècle:Il théorise l’expérience romaine (1880) donne le naturalisme et le
réalisme bien au-delà convenance et même en tenant compte de la physiologie,
l’ambition scientifique en voulant montrer l’influence du milieu sur les
individus. Son travail, Les Rougon-Macquart (sous-titré histoire naturelle et
sociale d’une famille sous le Second Empire) est un court roman de 20 volumes
avec plus de cinq générations les conséquences du déterminisme physiologique,
sociale et diverses manifestations d’un défaut initial. Ses romans puissants,
souvent dramatiques, parfois épiques, montrent une image critique de la société
du Second Empire à la dénonciation de l’immoralité des riches comme dans The
Kill (1872), Nana (1879), L’Argent (1891) et … sa compassion pour le peuple et
ses souffrances individuelles et collectives, par exemple dans la Gervaise
Assommoir (1877), les agriculteurs de La Terre (1887), les mineurs de Germinal
(1885), les soldats dans la chute (1892) …
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